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  • samedi, mars 14, 2020

    02) REFUGE DES DRAYÈRES

    Comme je vous l'ai déjà dit en revenant du refuge du Pavé, il me fallut en 1985 renoncer un certain temps à faire de la montagne sur le célèbre GR54 du tour de l'Oisans, pour me diriger vers un autre site, le massif des Cerces (nom parfois associé au Thabor ou au Galibier), essentiellement constitué de quartzite et de calcaire, et situé au nord-est du parc des Ecrins...
    C'est un tout petit peu plus bas que l'Oisans lui-même, car son plus haut pic, le mont Galibier, se situe seulement à 3228m, mais il n'empêche… La vue que l'on obtient tous les soirs, portant sur la crête du Diable au sud, est particulièrement belle :
    Et que dire dès le lendemain, lorsqu'apparaissent les points culminants visibles du refuge des Drayères, la main de Crépin (2818m), juste à gauche, typique selon sa forme particulière et son haut niveau d'escalade (TD), et la pointe des Cerces (3097m) :
    Cet été, où je n'étais pas venu tout seul, j'eus tout de suite envie de gravir celle-ci, où bien qu'il y ait encore beaucoup de neige (nous sommes en juillet), il ne s'agit pas d'un glacier :
    Il y a certes un passage un petit peu délicat lors de la montée, mais rien de bien grave… Et ceci nous permet de jouir quelques heures plus tard d'un superbe paysage, comportant une bonne partie de l'Oisans, et bien sûr, la Meije (3983m) :
    Nous sommes montés à la pointe des Cerces, comme tout le monde, par le nord-ouest… Mais au moment de redescendre, je ne sais pas ce qui nous a pris, nous avons testé la face sud-est, et Dieu seul sait à quel point c'était délicat, surtout au début :
    Bref, nous nous sommes bien calmés, et les jours suivants, tout ce que nous entreprîmes était nettement plus facile, qu'il s'agisse du Pain de Sucre (2654m) :
    Du fameux lac des Béraudes (2504m), et du col du même nom (2770m) :
    Et surtout du très étrange lac Rouge (2585m), situé au pied de la chandelle du lac Rouge (2757m), dont les couleurs ont donné le nom qui convient :
    Est-ce pour cette raison que le nouveau gardien du refuge, Gilles, portait lui-aussi une chemise rouge ?
    Je ne pense pas, mais bon… Toujours est-il que ma rencontre avec ce gardien au refuge du Pavé l'an dernier m'a bien marqué, et que je me suis bien plu dans ce nouveau refuge des Drayères (qui à l'époque comptait déjà 32 places), puisque j'y suis resté jusqu'en octobre :
    Période fort belle pour prendre des photos, meilleure preuve avec cette vue sur le refuge et la crête du Diable :
    Avec celle-ci, qui nous montre au dernier plan la main de Crépin et la pointe des Cerces :
    Et enfin, ces deux-ci, qui nous font découvrir le Pain de Sucre, la pointe du Riou Blanc, et la stupéfiante couleur de l'herbe de cet automne 1985 :
    Avant que je reparte pour Paris, nous avons d'ailleurs fait une randonnée spéciale durant cet été 1985, que je vous laisse découvrir à part entière dans l'article refuge du Sélé, qui marque notre bref retour vers l'Oisans...
    Il faut croire que déjà à l'époque, je n'appréciais pas énormément le travail, puisqu'à peine le mois de décembre de cette même année entamé, je m'empressais de remonter au refuge, cette fois-ci en skis de randonnée :
    Trajet qui est bien plus long que l'été, entre 5 et 6 heures contre une seule, mais qui a tout l'avantage d'apporter une vue du refuge et de l'environnement tout simplement incomparable :
    C'était hélas l'occasion de voir pour la dernière fois le chien du gardien, Milan, dont ce fut l'un des derniers regards :
    L'année suivante, je ne voyais malheureusement pas Gilles et la moindre trace des Alpes françaises, puisque que je partais pour la première fois de ma vie dans un pays totalement différent, le Japon… J'y suis resté presque deux mois, et même si cela m'a grandement limité, j'y ai au moins découvert sa montagne hallucinante, partant du très connu Fujisan (3776m) pour aller jusqu'au très étrange Jigokudani, en passant, bien sûr, par ce qu'ils nomment kita-arupusu (les Alpes du nord), et le célèbre Yarigatake (3180m) !
    Toujours est-il que j'y débarquais de nouveau l'année suivante, au mois de janvier 1987, où certes j'ai pris pas mal de photos, mais où je me limiterai à ces deux-ci, l'une montrant un stupéfiant broken sur la main de Crépin :
    L'autre décrivant un lever de soleil assez fascinant sur l'aiguille Noire (2870m), un coin typique à la frontière entre la Savoie (la Maurienne) et les Hautes-Alpes :
    Ceci pour en venir au mois de juillet de cette même année, où je débarquais avec ma nouvelle femme, Fufu, une japonaise que j'ai rencontrée au Conservatoire National de Musique de Paris :
    Tout se passa pour le mieux, et la meilleure preuve en est dans le fait qu'elle revint sans problème en juillet 1988, où non seulement elle apportait une aide assez constante à Gilles :
    Mais se rendit avec moi dans l'un des plus grands tours de cette fameuse vallée, celui du Mont Thabor (3178m), que l'on découvre tout d'abord sur sa face sud, la seule que l'on puisse monter :
    Ensuite, dans l'indispensable refuge du mont Thabor, situé à environ une bonne journée de marche de celui des Drayères :
    Et pour finir, dans une vue bien contraire à la toute première, cette fois-ci face nord, avec le fameux pic du Thabor, encore au-dessus (3207m) :
    En tous cas, cela m'avait bien mis en train, et je faisais également - pour la première fois - l'ascension du grand Galibier (3228m), le pic le plus haut (mais pas le plus dur, heureusement) du coin :
    Il ne restait plus au gardien qu'à expérimenter pour la première (et dernière) fois le saut en parapente depuis le refuge des Drayères, puis ensuite d'emmener un certain nombre d'intéressés au célèbre refuge de l'Aigle (au pied de la Meije), et c'était la façon de conclure cette fort agréable année, 1988 :
    Que s'est-il passé ensuite, en 1989 et 1990 ? A vrai dire, je n'en sais pas grand chose… Mais en tous cas, j'étais de retour en Suisse vers 1991, où j'ai exploré la très belle ville de Zermatt et admiré ses célèbres sommets, notamment le Cervin (Matterhorn), et grimpé en 1992 (toujours avec Fufu, mais oui !) le fameux Breithorn, situé tout de même à 4164m...
    Néanmoins, vers la fin de juillet de cette même année, j'éprouvais de nouveau le plus grand besoin de revenir vers ce refuge, et je l'ai fait cette fois-ci par une autre voie, celle du refuge des aiguilles d'Arves (2260m), complètement au nord, vers la Maurienne :
    J'avais en tête une très bonne idée, celle de participer, d'une façon ou d'une autre, au passage du refuge des Drayères de 32 à 64 places… Sauf que cette année-là, il se produisit un orage et une avalanche que l'on n'avait encore jamais vus, qui rendirent la construction bien plus difficile que prévue :
    Les gros grêlons, suivis du déplacement imprévu des matériaux, étaient déjà incroyables… Mais le plus dur était de voir l'ampleur de la Clarée, et la résurgence de torrents à l'arrêt depuis des siècles, par exemple celui des Sagnes Froides, de nouveau d'une rare intensité :  
    Grosso modo, il fallu attendre la fin du mois d'août pour laisser à ce refuge le soin de s'agrandir… Période au cours de laquelle je me suis rendu à la fête des bergers qui était très attendue un peu plus bas, à la bergerie de Laval (2000m) :
    Gilles y était convié, mais malheureusement, il était trop occupé à l'agrandissement du refuge et à la restauration des clients :
    De sorte que nous restâmes deux ou trois jours entre nous, Yves le premier à gauche, avec une descente de vin et la consommation de cigarettes, soyons honnêtes, relativement exagérée :
    En 1993, 1995 et 1997, je revins assez souvent dans ce désormais grand refuge des Drayères, et je vous en ai seulement gardé deux points de vue du mois de juin de cette année 1997, l'un portant sur le pain de Sucre (2654m) et la pointe du Riou Blanc (2799m), encore très enneigés :
    L'autre sur la mythique et très peu connue cabane de l'Ours (2483m), réputée pour les très rares plantes de génépi qui y poussent (très bonnes pour un petit digestif, comme chacun sait) :
    Me revoici en août 1998, avec une belle vue sur la pointe des Cerces (3097m) et la main de Crépin (2818m) :
    Mais surtout une très agréable journée, en compagnie de multiples corses, qui comme chacun le sait, sont très sobres :
    Enfin, durant le mois de février de 1999, me voici pour la dernière fois rendu en ski dans ce refuge, où la coupe de la neige façon fleur est assez étonnante, surtout compte tenu du temps magnifique :
    Qui n'a malheureusement pas perduré durant la descente, qui s'effectua du début à la fin sous un brouillard intense - et c'était, je crois, la dernière fois où je chaussais des skis de randonnée :
    Il faut dire que vingt ans plus tard, autrement dit en 2005, je m'étais bien calmé… Je venais assez souvent fin août ou début septembre, car comme chacun le sait, c'était nettement plus calme du côté des réservations :
    Mais toujours aussi beau au niveau du temps, comme le montre tout d'abord le refuge des Drayères :
    Mais également le refuge I Re Magi ("les Rois Mages", nom de trois pics de ce côté-ci), situé pour sa part à 1760m en Italie jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, et aujourd'hui en France, mais facilement accessible depuis le précédent… En en outre, extrêmement sympathique, avec un très agréable accueil de Rosalba et son mari Renato, sans parler d'une bonne cuisine italienne :
    En fait, je remis les pieds, je crois, pour la dernière fois en 2006, au refuge des Drayères, où vous me voyez ici en compagnie de Mélanie, une amie fort proche de Gilles :
    Mais je n'avais pas quitté la région pour les vacances, et Gilles non plus, du reste, puisqu'il devait garder le refuge encore une année, en 2007… La meilleure preuve avec cette vue de moi débarquant à Bardonecchia en 2010 - ce qui est bien plus facile et rapide que le train de nuit prévu en 1985 :
    Que dire d'autre ? Et bien, nous nous sommes un tout petit peu séparés depuis, puisque Gilles est allé vivre à Sofia en Bulgarie, et que de mon côté, j'ai subi un accident absolument éprouvant d'AVC durant mon vol en avion vers Wien en 2011... Mais bon, nous sommes toujours en contact, soit via le téléphone, soit via e-mail, alors l'essentiel est là !
    Vous pouvez, naturellement, laisser un commentaire, mais aussi vous rendre dans les deux derniers refuges français que j'ai exploré en compagnie de Gilles, le refuge du Sélé (en 1985), et le refuge de l'Aigle (en 1988)... Après quoi, je consacrerai les quatre derniers articles aux refuges vus à l'étranger, à commencer par l'Autriche, vous avez ma parole !
    A propos, je ne vous ai toujours pas dit ce que signifie le terme de "Drayères" : il s'agit tout simplement du nom des chemins en direction des pâturages de moutons (ce qu'on peut également qualifier de "drayes"), et je peux vous assurer que le nombre en fut de fait assez conséquent...

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    vendredi, mars 06, 2020

    01) REFUGE DU PAVE

    Bon, que faire, maintenant que je vous ai presque résumé ce que je connais du monde, du Spitzberg au Japon en passant par l'Autriche, l'Italie, la Slovénie et la Suisse ?
    J'ai enfin trouvé : faire environ quatre articles au début, pour vous parler des refuges que je fréquentais particulièrement bien, explorés durant mon jeune âge, et terminer avec quatre articles basés chacun sur l'un des pays traversés, non pas avec le nombre des refuges que j'y connais, mais surtout à ceux qui m'ont marqué, pour une raison ou pour une autre...
    Alors bien sûr, je commence avec le tout premier, que j'ai découvert TOUT SEUL en 1984 quand j'avais 25 ans, après du reste avoir passé pratiquement tous les étés à la montagne depuis mes seize ans, le Refuge du Pavé (je vous mets leur propre site, parce qu'il est excellent) !
    Cela commence, vaguement, vers le massif de la Meije, dans les Hautes-Alpes :
    Tout d'abord, on démarre du village de Villar d'Arène (1650m), puis l'on se trouve assez vite confronté à un petit problème, le plan de Valfourche :
    Mais ceci se résout assez vite, en fait, et nous laisse pour ainsi dire les cinq heures nécessaires à parcourir les 1150m jusqu'à l'accès au refuge du Pavé, l'un des moins connus du fameux GR54, le Tour de l'Oisans :
    C'est ainsi que l'on se trouve tout d'abord rendu au refuge de l'Alpe, sur un terrain pour une fois tout plat, où la petit rivière de la Romanche dessine de longs méandres :
    Et même un tout petit lac, d'une eau très limpide, dont le nom paraît être lac Pers :
    Ensuite, que dire ? Que l'on voit de grands massifs, la Neige Cordier (3614m) et la Roche Faurio (3730m), que j'ai déjà grimpés - certes, des années plus tôt, et en groupe :
    Puis que l'on se retrouve très vite sur la longue moraine du glacier, qui prend un certain temps avant d'être épuisée :
    Mais enfin, nous voici devant le pic sud des Cavales (3360m), le glacier du clôt des Cavales, et tout à droite, le célèbre - parce que assez facile - pic nord des Cavales (3362m) :
    A ce moment, on a le choix entre deux itinéraires possibles : soit celui dit normal, via lequel on monte un bout de temps sur cette moraine, avant de prendre à droite un chemin en balcon classique, soit celui un petit peu plus délicat (mais plus court), où l'on part à droite bien avant :
    C'est celui-ci que nous avons choisi, nous contraignant à aborder pas mal de câbles sans être pour autant soumis au vertige :
    Mais tout est bien qui fini bien… Ainsi sommes-nous arrivés au premier refuge du Pavé, construit par la ville de Paris, et hélas aussitôt emporté par une avalanche dès son premier hiver (1971) :
    Pour enfin parvenir au second en service, qui en fait fut cabane de chantier durant la construction de celui aujourd'hui détruit :
    Le refuge du Pavé est certes situé à 2841m, mais il reste à l'ancienne, limité à cette époque-ci à 18 places (de nos jours, 26 places) avec un unique dortoir, où du reste nous sommes tout seuls, Martine et moi, puisqu'il s'agissait du mois de novembre :
    Raison de plus pour être honnête : j'ai en fait connu ce refuge au mois d'août, cette fois-ci vraiment tout seul, et découvrant à cette occasion le patron du Pavé, Gilles…
    Et je n'étais au départ décidé qu'à rester un seul jour, lorsque malheureusement un accident assez grave se produisit sur la montagne le premier soir, et qu'ayant beaucoup de mal à dormir, je restais en fait tout le jour d'après, avec cette fois-ci un refuge très calme, et un temps superbe !
    De là vient l'idée à Gilles, plutôt que de rester là à ne rien faire, de se tenter l'escalade du pic nord des Cavales, réputé pour la beauté de son paysage, et son couloir de 150m en très bon granite :
    Je n'avais pas encore d'appareil-photo en août 1984, alors cette vue précédente n'est pas de moi… Mais par contre, celle-ci l'est bien, datant de novembre de la même année, et j'ai l'air de redescendre du fameux pic nord des Cavales situé juste derrière (alors qu'en fait, j'ai fait ceci, mais 4 mois auparavant !) :
    Je reviens une dernière fois là-dessus, tout d'abord pour représenter cette course assez rapide - environ une heure et demie -, surtout basée sur un alpinisme pas trop difficile (PD+) :
    Avec, au final, une vue magnifique sur les grands sommets du coin, à commencer, bien sûr, par la Meije (3983m) :
    De retour en novembre, nous nous sommes également consacrés à une ascension, Martine et moi, mais bien plus tranquille, la pointe des Chamois (3315m), puisqu'elle a la réputation fort justifiée d'être la plus facile depuis le refuge :
    Une fois cette course accomplie, il ne nous restait plus qu'à redescendre, hélas :
    Sauf que nous nous sommes arrêtés cette fois-ci au refuge de l'Alpe de Villar d'Arène (2071m), heureusement ouvert presque toute l'année :
    Et que finalement, nous nous sommes ralliés vers la seule ville du coin, Briançon, qui certes n'est pas la plus grande des Hautes-Alpes (dont la préfecture demeure Gap), mais reste en tous cas la plus haute de France, avec ses 1326m :
    Pour la première fois de ma vie où je dispose d'un appareil-photo, j'en profite pour faire comme ce petit chien situé au N°22 :
    C'est à dire : non pas vous dire au revoir, ni vous gaver avec un éventuel commentaire, mais vous donner un rendez-vous bien plus vaste avec Gilles et son nouvel équipement, celui du refuge des Drayères !

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