04) REFUGE DE L'AIGLE
Voilà, en 1988, il s'agit du dernier refuge des Hautes-Alpes que nous avons conquis, Gilles et moi, le refuge de l'Aigle… Cet endroit, faisant partie de la course naturelle de la Meije, est de ce fait nettement plus haut que les autres (autour de 3450m), et nécessite bien entendu un départ beaucoup plus tôt que prévu de La Grave (1800m de dénivelé, 5h30 à 6h de marche !) :
Toujours est-il que nous sommes bien partis, Gilles, son amie Christine, également gardienne du refuge des Drayères, moi-même, plus un quatrième, dont j'ai oublié le prénom... Juste à temps pour nous rendre sur le névé, bien délicat, à vrai dire :
Mais peu importe, car nous en avons bien tiré parti… Nous sommes encore sur le glacier du Bec, mais nous apercevons déjà le glacier du Tabuchet, qui servira plus tard à notre marche vers le refuge :
Avec cette sublime vue sur la Meije (3983m), le deuxième plus haut massif du parc national des Ecrins :
Malheureusement fort touchée par le vent, ce qui nous empêchera de faire la course prévue, celle de la Meije orientale :
Il n'empêche : nous arrivons désormais sur le point le plus difficile de la montée, la vire Amieux à 3200m (passage découvert par le guide de La Grave, Lucien Amieux)... C'est assez délicat, en fait :
Et même si ceci ne se voit pas dans la façon de marcher du gardien, cela est assez évident dans l'attitude toute réservée de Christine, qui mit un certain temps à passer cette vire assez angoissante :
Néanmoins, nous y parvînmes… Et ceci nous permit de mieux voir les arêtes de la Meije, de marcher enfin sur le glacier du Tabuchet proprement dit :
Et aussi d'admirer le bien nommé glacier du Fauteuil, nettement à l'ouest :
Autrement dit, après une marche plutôt confortable sur le glacier du Tabuchet, nous voici enfin rendu au refuge de l'Aigle, encore tout petit à l'époque (18 places) :
Et désormais, depuis 2014, un petit peu plus grand, puisqu'il accueille une trentaine de personnes… En tous cas, la vue sublime que l'on avait depuis les toilettes n'a certainement pas changé :
Je me souviens encore que nous avons dégusté un excellent filet de bœuf, incroyable, n'est-ce pas ? Enfin bon, dès que fut venu le lendemain, nous étions bien convaincus que la course vers la Meije orientale (3891m) serait impossible face au vent, alors il nous restait à voir l'arête de la Meijette :
Bien sûr, tout à fait au nord, le fameux mont Blanc (4809m) et les grandes Jorasses (4208m) :
Puis, bien plus à l'ouest, le Galibier (3228m) et la pointe des Cerces (3097m), d'où nous venions :
Avec une dernière vue sur le glacier du Tabuchet, qui a l'air d'être prise en pleine nuit, mais est en fait totalement due au hasard, comme le montre la position du soleil :
Meilleure preuve : c'était que nous étions encore fort réveillés, pour participer à la descente du refuge :
Que nous prîmes avec beaucoup plus de plaisir qu'à la montée, où nous rebaptisions cet étrange névé du terme de toboggan :
Le gardien Gilles, en tous cas, a l'air bien content que ceci se soit parfaitement terminé :
Une fois à La Grave, nous observons une dernière fois la Meije, cela va de soi :
Puis nous nous livrons sans peine à cet ancien proverbe, "après l'effort, le réconfort" :
Est-ce que ceci vous a plu ? Je n'en sais rien, mais pour ma part, j'ai assez rarement fait aussi bien de toute ma vie (même si je suis monté deux fois au-delà de 4000m) ! En tous cas, c'est la plus belle découverte de la Meije possible, celle située face sud étant bien plus ordinaire, comme le montre très bien le site du refuge du Promontoire, situé bien plus bas (3092m), et accueillant par contre une trentaine de personnes…
Vous souhaitez laisser un commentaire ? Et bien, allez-y sans problème, ou alors, quittez définitivement la France, et rendez-vous sans plus tarder aux refuges autrichiens, vous verrez que ceci va vous plaire !
Vous souhaitez laisser un commentaire ? Et bien, allez-y sans problème, ou alors, quittez définitivement la France, et rendez-vous sans plus tarder aux refuges autrichiens, vous verrez que ceci va vous plaire !
Libellés : Gilles, Hautes Alpes, Montagne, Randonnée
4 Comments:
le quatriéme s'appelle pierre heude
il a surement eu la plus belle trouille de sa vie,
tu te rappelle pas
2 paire de crampons pour quatre , pareil pour les piolets et pas de corde.
pas simple pour le col de l'homme et le glacier.
et tu te rappelle pas non plus de la visite de cet aigle sur la vire amieut;
voila je me rappelle a peu prés tout de cette journée de fous.
Ah, ça y est, je me souviens…
Qu'il s'appelait Pierre Heude, qu'il a eu la plus grande trouille de sa vie, et qu'il était "particulièrement nul", disons-le !
Par contre, je ne me rappelle pas du tout de l'incident de l'aigle sur la vire Amieux… Mais soit dit en passant : c'était certes "une journée de fous", mais très agréable, du moins pour ma part !
Encore une randonnée incroyable. Vraiment trop dangereuse pour moi. Je me contenterai des photos. C'est fait pour ça, après tout?
Oui, je le reconnais, c'était effectivement assez dangereux (et long)... Mais j'en garde un souvenir inoubliable, et comme tu le dis, c'est cela l'essentiel !
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