L'INDEX DE TOUS LES LIENS :
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  • samedi, mars 28, 2020

    04) REFUGE DE L'AIGLE

    Voilà, en 1988, il s'agit du dernier refuge des Hautes-Alpes que nous avons conquis, Gilles et moi, le refuge de l'Aigle… Cet endroit, faisant partie de la course naturelle de la Meije, est de ce fait nettement plus haut que les autres (autour de 3450m), et nécessite bien entendu un départ beaucoup plus tôt que prévu de La Grave (1800m de dénivelé, 5h30 à 6h de marche !) :
    Toujours est-il que nous sommes bien partis, Gilles, son amie Christine, également gardienne du refuge des Drayères, moi-même, plus un quatrième, dont j'ai oublié le prénom... Juste à temps pour nous rendre sur le névé, bien délicat, à vrai dire :
    Mais peu importe, car nous en avons bien tiré parti… Nous sommes encore sur le glacier du Bec, mais nous apercevons déjà le glacier du Tabuchet, qui servira plus tard à notre marche vers le refuge :
    Avec cette sublime vue sur la Meije (3983m), le deuxième plus haut massif du parc national des Ecrins :
    Malheureusement fort touchée par le vent, ce qui nous empêchera de faire la course prévue, celle de la Meije orientale :
    Il n'empêche : nous arrivons désormais sur le point le plus difficile de la montée, la vire Amieux à 3200m (passage découvert par le guide de La Grave, Lucien Amieux)... C'est assez délicat, en fait :
    Et même si ceci ne se voit pas dans la façon de marcher du gardien, cela est assez évident dans l'attitude toute réservée de Christine, qui mit un certain temps à passer cette vire assez angoissante :
    Néanmoins, nous y parvînmes… Et ceci nous permit de mieux voir les arêtes de la Meije, de marcher enfin sur le glacier du Tabuchet proprement dit : 
    Et aussi d'admirer le bien nommé glacier du Fauteuil, nettement à l'ouest :
    Autrement dit, après une marche plutôt confortable sur le glacier du Tabuchet, nous voici enfin rendu au refuge de l'Aigle, encore tout petit à l'époque (18 places) :
    Et désormais, depuis 2014, un petit peu plus grand, puisqu'il accueille une trentaine de personnes… En tous cas, la vue sublime que l'on avait depuis les toilettes n'a certainement pas changé :
    Je me souviens encore que nous avons dégusté un excellent filet de bœuf, incroyable, n'est-ce pas ? Enfin bon, dès que fut venu le lendemain, nous étions bien convaincus que la course vers la Meije orientale (3891m) serait impossible face au vent, alors il nous restait à voir l'arête de la Meijette :
    Bien sûr, tout à fait au nord, le fameux mont Blanc (4809m) et les grandes Jorasses (4208m) :
    Puis, bien plus à l'ouest, le Galibier (3228m) et la pointe des Cerces (3097m), d'où nous venions :
    Avec une dernière vue sur le glacier du Tabuchet, qui a l'air d'être prise en pleine nuit, mais est en fait totalement due au hasard, comme le montre la position du soleil :
    Meilleure preuve : c'était que nous étions encore fort réveillés, pour participer à la descente du refuge :
    Que nous prîmes avec beaucoup plus de plaisir qu'à la montée, où nous rebaptisions cet étrange névé du terme de toboggan :
    Le gardien Gilles, en tous cas, a l'air bien content que ceci se soit parfaitement terminé :
    Une fois à La Grave, nous observons une dernière fois la Meije, cela va de soi :
    Puis nous nous livrons sans peine à cet ancien proverbe, "après l'effort, le réconfort" :
    Est-ce que ceci vous a plu ? Je n'en sais rien, mais pour ma part, j'ai assez rarement fait aussi bien de toute ma vie (même si je suis monté deux fois au-delà de 4000m) ! En tous cas, c'est la plus belle découverte de la Meije possible, celle située face sud étant bien plus ordinaire, comme le montre très bien le site du refuge du Promontoire, situé bien plus bas (3092m), et accueillant par contre une trentaine de personnes…
    Vous souhaitez laisser un commentaire ? Et bien, allez-y sans problème, ou alors, quittez définitivement la France, et rendez-vous sans plus tarder aux refuges autrichiens, vous verrez que ceci va vous plaire !

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    dimanche, mars 22, 2020

    03) REFUGE DU SELE

    Voilà, nous sommes revenus en 1985, Gilles et moi, lors de cette montée au refuge du Sélé (2511m), dont je vous laisse au passage le lien officiel...
    Ce refuge, assez peu connu, se trouve un petit peu caché au sud de la barre des Ecrins (4101m) et du mont Pelvoux (3946m), et s'attaque depuis le hameau d'Ailefroide, situé à environ 1500m d'altitude, et qui porte ce nom au sens évident "d'Alpe froide" :
    Nous apercevons, bien sûr, le mont Pelvoux :
    Mais surtout la fameuse barre rocheuse un peu délicate, qui se trouve juste avant d'arriver au refuge, et est heureusement dotée de câbles pour assurer le passage aérien :
    Ca n'a pas l'air très dangereux, vu comme ça, mais il faut tout de même faire bien attention :
    Fort heureusement, le soleil finit par se lever vraiment, en balayant tout le glacier du Sélé (nom qui signifiait autrefois "la congère") :
    Et à montrer très clairement le pic auquel nous souhaitions nous rendre, la pointe du Sélé (3556m) :
    Nous voyons déjà, très clairement, le col du Sélé (3283m) :
    Mais c'est le glacier du Sélé qui reste le plus beau, j'espère que ceci sera clair dans ces trois photographies : 
    Enfin, nous sommes arrivés au col du Sélé (3283m), et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'air de faire la gueule, non ? Peut-être avions-nous prévu d'aller jusqu'à la pointe du Sélé, et pour une raison ou pour une autre, ça ne s'est pas fait, bien qu'il n'y ait même pas 300m entre les deux :
    Mais qu'importe, car la vue est déjà sublime, à commencer par la fameuse face nord des Bans (3669m) et ses trois sommets :
    Pour poursuivre au sud, vers le Valgaudemar, avec le mont Gioberney (3351m) et les Rouies (3589m) :
    Et pour finir, une dernière vue sur la mythique Ailefroide orientale (3847m) :
    Hélas, il faut commencer à redescendre, tout en admirant au loin le Coup de Sabre (3494m) et le pic sans Nom (3913m) :
    Toutefois sans trop quitter du regard le piège qui peut toujours se manifester, vous savez de quoi je parle, dans le glacier :
    Toujours est-il que nous parvenons enfin au refuge du Sélé (au fond à gauche de la photo), où pour différentes raisons, nous ne restons pas pour dormir, juste histoire de boire un coup très rapide :
    Après quoi, nous finissons par refranchir dans le sens inverse la barre rocheuse :
    Puis nous rentrons en voiture au refuge des Drayères, le vrai refuge de Gilles, auquel nous avions encore quelques affaires à gérer...
    Quoiqu'il en soit, laissez un commentaire, retournez au refuge des Drayères, ou bien au refuge de l'Aigle, une randonnée bien plus intéressante au pied de la Meije, que nous fîmes durant l'année 1988... Si cela ne vous convient toujours pas, rendez-vous alors sur les refuges autrichiens, cela ne pourra que vous plaire !

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    samedi, mars 14, 2020

    02) REFUGE DES DRAYÈRES

    Comme je vous l'ai déjà dit en revenant du refuge du Pavé, il me fallut en 1985 renoncer un certain temps à faire de la montagne sur le célèbre GR54 du tour de l'Oisans, pour me diriger vers un autre site, le massif des Cerces (nom parfois associé au Thabor ou au Galibier), essentiellement constitué de quartzite et de calcaire, et situé au nord-est du parc des Ecrins...
    C'est un tout petit peu plus bas que l'Oisans lui-même, car son plus haut pic, le mont Galibier, se situe seulement à 3228m, mais il n'empêche… La vue que l'on obtient tous les soirs, portant sur la crête du Diable au sud, est particulièrement belle :
    Et que dire dès le lendemain, lorsqu'apparaissent les points culminants visibles du refuge des Drayères, la main de Crépin (2818m), juste à gauche, typique selon sa forme particulière et son haut niveau d'escalade (TD), et la pointe des Cerces (3097m) :
    Cet été, où je n'étais pas venu tout seul, j'eus tout de suite envie de gravir celle-ci, où bien qu'il y ait encore beaucoup de neige (nous sommes en juillet), il ne s'agit pas d'un glacier :
    Il y a certes un passage un petit peu délicat lors de la montée, mais rien de bien grave… Et ceci nous permet de jouir quelques heures plus tard d'un superbe paysage, comportant une bonne partie de l'Oisans, et bien sûr, la Meije (3983m) :
    Nous sommes montés à la pointe des Cerces, comme tout le monde, par le nord-ouest… Mais au moment de redescendre, je ne sais pas ce qui nous a pris, nous avons testé la face sud-est, et Dieu seul sait à quel point c'était délicat, surtout au début :
    Bref, nous nous sommes bien calmés, et les jours suivants, tout ce que nous entreprîmes était nettement plus facile, qu'il s'agisse du Pain de Sucre (2654m) :
    Ou encore du fameux lac des Béraudes (2504m), et du col du même nom (2770m) :
    Et surtout du très étrange lac Rouge (2585m), situé au pied de la chandelle du lac Rouge (2757m), dont les couleurs ont donné le nom qui convient :
    Est-ce pour cette raison que le nouveau gardien du refuge, Gilles, portait lui-aussi une chemise rouge ?
    Je ne pense pas, mais bon… Toujours est-il que ma rencontre avec ce gardien au refuge du Pavé l'an dernier m'a bien marqué, et que je me suis bien plu dans ce nouveau refuge des Drayères (qui à l'époque comptait déjà 32 places), puisque j'y suis resté jusqu'en octobre :
    Période fort belle pour prendre des photos, meilleure preuve avec cette vue sur le refuge et la crête du Diable :
    Avec celle-ci, qui nous montre au dernier plan la main de Crépin et la pointe des Cerces :
    Et ces deux-ci, qui nous font découvrir le Pain de Sucre, la pointe du Riou Blanc, et la stupéfiante couleur de l'herbe de cet automne 1985 :
    Avant que je reparte pour Paris, nous avons d'ailleurs fait une randonnée spéciale durant cet été 1985, que je vous laisse découvrir à part entière dans l'article refuge du Sélé, qui marque notre bref retour vers l'Oisans...
    Il faut croire que déjà à l'époque, je n'appréciais pas énormément le travail, puisqu'à peine le mois de décembre de cette même année entamé, je m'empressais de remonter au refuge, cette fois-ci en skis de randonnée :
    Trajet qui est bien plus long que l'été, entre 5 et 6 heures contre une seule, mais qui a tout l'avantage d'apporter une vue du refuge et de l'environnement tout simplement incomparable :
    C'était hélas l'occasion de voir pour la dernière fois le chien du gardien, Milan, dont ce fut l'un des derniers regards :
    L'année suivante, je ne voyais malheureusement pas Gilles et la moindre trace des Alpes françaises, puisque que je partais pour la première fois de ma vie dans un pays totalement différent, le Japon… J'y suis resté presque deux mois, et même si cela m'a grandement limité, j'y ai au moins découvert sa montagne hallucinante, partant du très connu Fujisan (3776m) pour aller jusqu'au très étrange Jigokudani, en passant, bien sûr, par ce qu'ils nomment kita-arupusu (les Alpes du nord), et le célèbre Yarigatake (3180m) !
    Toujours est-il que j'y débarquais de nouveau l'année suivante, au mois de janvier 1987, où certes j'ai pris pas mal de photos, mais où je me limiterai à ces deux-ci, l'une montrant un stupéfiant brocken sur la main de Crépin :
    L'autre décrivant un lever de soleil assez fascinant sur l'aiguille Noire (2870m), un coin typique à la frontière entre la Savoie (la Maurienne) et les Hautes-Alpes :
    Ceci pour en venir au mois de juillet de cette même année, où je débarquais avec ma nouvelle femme, Fufu, une japonaise que j'ai rencontrée au Conservatoire National de Musique de Paris :
    Tout se passa pour le mieux, et la meilleure preuve en est dans le fait qu'elle revint sans problème en juillet 1988, où non seulement elle apportait une aide assez constante à Gilles :
    Mais se rendit avec moi dans l'un des plus grands tours de cette fameuse vallée, celui du Mont Thabor (3178m), que l'on découvre tout d'abord sur sa face sud, la seule que l'on puisse monter :
    Ensuite, dans l'indispensable refuge du mont Thabor, situé à environ une bonne journée de marche de celui des Drayères :
    Et pour finir, dans une vue bien contraire à la toute première, cette fois-ci face nord, avec le fameux pic du Thabor, encore au-dessus (3207m) :
    En tous cas, cela m'avait bien mis en train, et je faisais également - pour la première fois - l'ascension du grand Galibier (3228m), le pic le plus haut (mais pas le plus dur, heureusement) du coin :
    Il ne restait plus au gardien qu'à expérimenter pour la première (et dernière) fois le saut en parapente depuis le refuge des Drayères, puis ensuite d'emmener un certain nombre d'intéressés au célèbre refuge de l'Aigle (au pied de la Meije), et c'était la façon de conclure cette fort agréable année, 1988 :
    Que s'est-il passé ensuite, en 1989 et 1990 ? A vrai dire, je n'en sais pas grand chose… Mais en tous cas, j'étais de retour en Suisse vers 1991, où j'ai exploré la très belle ville de Zermatt et admiré ses célèbres sommets, notamment le Cervin (Matterhorn), et grimpé en 1992 (toujours avec Fufu, mais oui !) le fameux Breithorn, situé tout de même à 4164m...
    Néanmoins, vers la fin de juillet de cette même année, j'éprouvais de nouveau le plus grand besoin de revenir vers ce refuge, et je l'ai fait cette fois-ci par une autre voie, celle du refuge des aiguilles d'Arves (2260m), complètement au nord, vers la Maurienne :
    J'avais en tête une très bonne idée, celle de participer, d'une façon ou d'une autre, au passage du refuge des Drayères de 32 à 64 places… Sauf que cette année-là, il se produisit un orage et une avalanche que l'on n'avait encore jamais vus, qui rendirent la construction bien plus difficile que prévue :
    Les gros grêlons, suivis du déplacement imprévu des matériaux, étaient déjà incroyables… Mais le plus dur était de voir l'ampleur de la Clarée, et la résurgence de torrents à l'arrêt depuis des siècles, par exemple celui des Sagnes Froides, de nouveau d'une rare intensité :  
    Grosso modo, il fallu attendre la fin du mois d'août pour laisser à ce refuge le soin de s'agrandir… Période au cours de laquelle je me suis rendu à la fête des bergers qui était très attendue un peu plus bas, à la bergerie de Laval (2000m) :
    Gilles y était convié, mais malheureusement, il était trop occupé à l'agrandissement du refuge et à la restauration des clients :
    De sorte que nous restâmes deux ou trois jours entre nous, Yves le premier à gauche, avec une descente de vin et la consommation de cigarettes, soyons honnêtes, relativement exagérée :
    En 1993, 1995 et 1997, je revins assez souvent dans ce désormais grand refuge des Drayères, et je vous en ai seulement gardé deux points de vue du mois de juin de cette année 1997, l'un portant sur le pain de Sucre (2654m) et la pointe du Riou Blanc (2799m), encore très enneigés :
    L'autre sur la mythique et très peu connue cabane de l'Ours (2483m), réputée pour les très rares plantes de génépi qui y poussent (très bonnes pour un petit digestif, comme chacun sait) :
    Me revoici en août 1998, avec une belle vue sur la pointe des Cerces (3097m) et la main de Crépin (2818m) :
    Mais surtout une très agréable journée, en compagnie de multiples corses, qui comme chacun le sait, sont très sobres :
    Enfin, durant le mois de février de 1999, me voici pour la dernière fois rendu en ski dans ce refuge, où la coupe de la neige façon fleur est assez étonnante, surtout compte tenu du temps magnifique :
    Qui n'a malheureusement pas perduré durant la descente, qui s'effectua du début à la fin sous un brouillard intense - et c'était, je crois, la dernière fois où je chaussais des skis de randonnée :
    Il faut dire que vingt ans plus tard, autrement dit en 2005, je m'étais bien calmé… Je venais assez souvent fin août ou début septembre, car comme chacun le sait, c'était nettement plus calme du côté des réservations :
    Mais toujours aussi beau au niveau du temps, comme le montre tout d'abord le refuge des Drayères :
    Mais également le refuge I Re Magi ("les Rois Mages", nom de trois pics de ce côté-ci), situé pour sa part à 1760m en Italie jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, et aujourd'hui en France, mais facilement accessible depuis le précédent… En en outre, extrêmement sympathique, avec un très agréable accueil de Rosalba et son mari Renato, sans parler d'une bonne cuisine italienne :
    En fait, je remis les pieds, je crois, pour la dernière fois en 2006, au refuge des Drayères, où vous me voyez ici en compagnie de Mélanie, une amie fort proche de Gilles :
    Mais je n'avais pas quitté la région pour les vacances, et Gilles non plus, du reste, puisqu'il devait garder le refuge encore une année, en 2007… La meilleure preuve avec cette vue de moi débarquant à Bardonecchia en 2010 - ce qui est bien plus facile et rapide que le train de nuit prévu en 1985 :
    Que dire d'autre ? Et bien, nous nous sommes un tout petit peu séparés depuis, puisque Gilles est allé vivre à Sofia en Bulgarie, et que de mon côté, j'ai subi un accident absolument éprouvant d'AVC durant mon vol en avion vers Wien en 2011... Mais bon, nous sommes toujours en contact, soit via le téléphone, soit via e-mail, alors l'essentiel est là !
    Vous pouvez, naturellement, laisser un commentaire, mais aussi vous rendre dans les deux derniers refuges français que j'ai exploré en compagnie de Gilles, le refuge du Sélé (en 1985), et le refuge de l'Aigle (en 1988)... Après quoi, je consacrerai les quatre derniers articles aux refuges vus à l'étranger, à commencer par l'Autriche, vous avez ma parole !
    A propos, je ne vous ai toujours pas dit ce que signifie le terme de "Drayères" : il s'agit tout simplement du nom des chemins en direction des pâturages de moutons (ce qu'on peut également qualifier de "drayes"), et je peux vous assurer que le nombre en fut de fait assez conséquent...

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