#8 LES REFUGES...

Un bien joli mot, riche de sens, et désormais tellement dévoyé !
Au début, ce mot forgé au XIXème siècle du temps des Whimper, des Sgiszmondy et autres découvreurs des Alpes, était censé désigner une maison accueillante, gratuite, avec un peu de bois pour se chauffer, et éventuellement quelques vivres de secours.
Cette conception initiale, malgré bien des vicissitudes, a vaguement réussi à se maintenir, avec plus ou moins de bonheur, dans deux pays d'Europe, en l'occurrence la France, et surtout la Suisse.
Car il faut bien savoir que dès le début, les Autrichiens ont toujours mis un point d'honneur à tenter d'avoir le plus beau refuge des Alpes, du genre de la Berliner Hütte par exemple, au cœur du merveilleux Zillertal (240 places !), où j'ai quand même réussi à me perdre :

En même temps, le petit côté grande salle digne de Harry Potter, c'était assez sympa, finalement :

De même que le côté taverne hollandaise, pour les amateurs de Brueghel....

Bon. C'est pas mal, ces très gros refuges, mais le mieux, c'est quand même les petits nids d'aigle où l'on jouit d'une vue à 360°, comme la Kellerjoch Hütte, j'adore les refuges comme ça :

...ou encore le Rifugio Tosa, dans le groupe si fabuleux des Dolomites de Brenta :

Mais finalement, y a pas à tortiller, les refuges les plus sympas, ce sont toujours les plus petits, ceux où les gardiens arrivent à être suffisamment détendus du fait du peu d'affluence de visiteurs, par exemple comme celui-ci, Sterzinger Hütte, onze places, pas une de plus, et toujours les toilettes à l'extérieur, comme autrefois :

Ou encore ce bon vieux refuge du Pavé, où j'ai fait la connaissance de l'un de mes meilleurs amis en 1984 (18 places, je crois...) :

Le grand avantage de ces randonnées où l'on est constamment environné de silence, c'est que l'on redécouvre le piano non seulement avec un plaisir décuplé, mais aussi et surtout une oreille totalement vierge. Résultat, chaque mois de septembre que Dieu fait, je découvre un truc nouveau sur cet instrument, et ça, c'est génial !
Passons maintenant à la treizième question de ce SUPER QUIZZ : que veulent dire ces quatre lettres ?

(Milano, Corso Victor Emmanuel II)